Reprise et poursuite d'études

[manu_joe]

Bonjour,

J'ai repris depuis septembre mes études de maths en L2 après 5 ans d'interruption. Entre temps j'ai eu mon fils et lorsque j'aurais dû reprendre ces études, j'ai dû travailler pour l'élever puisque j'ai divorcé d'avec son père. Mon travail n'est pas alimentaire puisque je suis prof en terminales (mais pas du tout en maths, même si la direction m'a octroyé une heure de soutien de maths avec une des mes terminales S). Si j'ai repris mes études en maths c'est parce que je veux aussi enseigner les maths.

Voilà où se situe le problème : je suis dispensée d'assiduité à la fac pour ma L2, et je travaille très bien toute seule (d'autant plus que les profs sont dispos pour répondre à mes questions), simplement c'est le temps qui me manque. Pour l'instant, ça va, j'ai eu d'excellentes notes aux exams, mais je me demande pour la suite... Entre mon fils (3 ans) et les 14 heures que je fais au lycée, le peu de temps que je peux libérer pour bosser les maths sera-t-il suffisant ? Je me dis que pour la licence ça devrait passer, mais qu'en sera-t-il pour le master ? J'en ai parlé avec mes profs et avec des amis chercheurs, ils me disent de ne pas m'inquiéter et me poussent déjà à orienter mes choix d'UE pour être prête pour le "bon" master. Seulement, je commence à me demander si c'est faisable. Si c'est pour m'arrêter à la licence, ça n'aura servi à rien en ce qui concerne mon poste actuel et une évolution de carrière, ça ne m'aura servi que pour la culture mathématique, mais après tout, pas besoin d'un diplôme pour se cultiver, même si ça motive...

Voilà, je suis un peu dans le flou en ce qui concerne la suite, et je m'adresse à vous dans l'éventualité où quelqu'un aurait connu la même situation, soit personnellement, soit indirectement (élèves, amis...).

Merci par avance :bowdown: ,

Manu

[guiguiche]

Bonjour

Tu n'as aucun autre diplôme ? Tu as vu pour le CLES et C2i ?
Le "bon" master, c'est un master enseignement selon toi ? Ça peut se préparer avec dispense d'assiduité ?
Je ne sais absolument pas si ton objectif est réalisable dans les circonstances qui sont les tiennes.

[manu_joe]

Si, j'ai des diplômes, mais pas encore en maths :) Sinon je ne pourrais pas enseigner en terminale !
A priori je ne veux pas intégrer un master d'enseignement, puisque je suis déjà dans le bain et que le poste que j'ai actuellement me satisfait de ce côté-là (en lycée). Je vise plutôt un master recherche, et je sais que dans ma fac je n'aurai pas de problème pour y entrer, c'est la suite qui m'inquiète... Mais après, je ne fais pas de plans sur la comète pour le master, après tout, quand je faisais mes autres études je ne voulais pas enseigner en lycée et finalement j'adore ça. Qui sait, dans deux ans j'aurais peut-être changé d'avis... Oui, je sais, je suis indécise
Je sais que des masters, même en recherche, se préparent avec dispense d'assiduité ou par correspondance. C'est indiqué de façon "administrative", mais ils ne mentionnent pas la réussite. J'ai pensé à la possibilité de prendre deux années sabbatiques, mais je ne sais pas à quoi je peux prétendre comme aides, et je ne veux pas pénaliser mon fils.

C'est quoi le CLES et C2i ?

[kojak]

Bonjour,

Si, j'ai des diplômes, mais pas encore en maths :) Sinon je ne pourrais pas enseigner en terminale !

Euh.... à l'heure actuelle, l'EN va chercher des gens via pôle emploi et elle en prend avec seulement une L2....

Tu as quel type de contrat : vacataire, contractuel ? car si tel est le cas, c'est quand même très précaire, non ?

le poste que j'ai actuellement me satisfait de ce côté-là (en lycée).

Cela rejoint ma question précéente. De plus, tu es dans le public ou privé ?

C'est quoi le CLES et C2i ?

CLES : certification en langues et c2i : certificat informatique et internet :
CLES et c2i

[guiguiche]

Tu ne donnes quand même pas beaucoup de renseignements sur ton parcours estudiantin ! Difficile de t'aider dans ces conditions. J'avais l'impression que tu visais les concours de l'enseignement mais peut-être n'est ce pas le cas (master recherche) d'où mes questions sur le CLES (test d'aptitude en langue vivante étrangère) et le C2i (test de compétences informatiques) tous les deux obligatoires à partir de la session 2011.

[manu_joe]

Euh.... à l'heure actuelle, l'EN va chercher des gens via pôle emploi et elle en prend avec seulement une L2....

Ah ça je savais pas.

Tu as quel type de contrat : vacataire, contractuel ? car si tel est le cas, c'est quand même très précaire, non ?

Je suis contractuelle, poste à l'année, 14h/semaine. Ce qui est précaire, mais nettement moins que d'être vacataire, comme je l'ai été au début.

Cela rejoint ma question précéente. De plus, tu es dans le public ou privé ?

Je suis dans le public.

CLES : certification en langues et c2i : certificat informatique et internet :
CLES et c2i

Merci pour les liens.

Tu ne donnes quand même pas beaucoup de renseignements sur ton parcours estudiantin ! Difficile de t'aider dans ces conditions.

Oui, je suis restée vague, désolée. Je suis assez mal à l'aise avec mon parcours (pas très linéaire).
Je suis prof de philosophie.
J'ai fait un bac S-SVT spé maths, mais ne voulant pas faire de prépa j'ai choisi la fac. Alors j'ai fait une licence (avant LMD), puis un début de maîtrise en philo (spé sciences cognitives), j'ai été auditeur libre à l'ENS pendant la licence et la maîtrise (toujours en philo, il n'existe pas de magistère à l'ENS-LSH). En parallèle de ma licence j'ai fait une formation continue en physique et physique mathématique mais c'était trop appliqué à mon goût. J'ai entamé après ça (en parallèle de ma maîtrise) mes études de maths que j'ai privilégiées, en étalant mon mémoire de maîtrise en sciences cognitives sur deux ans, mais j'ai été obligée d'arrêter tout ça suite à une (trop) longue hospitalisation. Et puis j'ai réussi à avoir mon fils, alors j'ai lâché l'affaire pour les études. Maintenant j'ai envie d'y revenir.

J'avais l'impression que tu visais les concours de l'enseignement mais peut-être n'est ce pas le cas (master recherche) d'où mes questions sur le CLES (test d'aptitude en langue vivante étrangère) et le C2i (test de compétences informatiques) tous les deux obligatoires à partir de la session 2011.

L'inspectrice ne m'en a pas parlé l'année dernière lors de mon inspection. Est-ce aussi valable pour les renouvellements de contrat ? Je devrais peut-être passer la voir au rectorat...

Les concours ne sont pas à l'ordre du jour, et ce pour plusieurs raisons, notamment : si je devais en passer dans l'immédiat, ce serait en philo et les places sont plus que chères, ensuite, avec mon fils dans les pattes c'est pas évident de préparer un concours (j'ai déjà du mal à préparer mes cours et à bosser pour les exams...), et en maths ça me dit pas trop pour l'instant. Non, que je ne veuille pas enseigner, bien au contraire, j'adore mon métier et je ne voudrais pas en faire un autre, mais je ne me vois pas enseigner les maths en collège. Je me sens très à l'aise avec mes terminales, quelle que soit la filière, par contre je n'ai pas d'aisance avec les collégiens. Par ailleurs, j'ai déjà mis un pied dans la recherche il y a quelques années, et j'aime ça aussi. Alors le master recherche semble une bonne option et les profs de la fac m'encouragent à partir dans cette voie-là, mais sans peut-être se rendre compte de ma situation.

Merci de prendre du temps pour me répondre :)

[rebouxo]

Beau parcours !
Pour les concours, cette année ils vont être facile à réussir ! Et l'an prochain cela sera peut-être mieux encore...
Pour avoir repris des études et avoir des copains qui le font aussi, le rythme est souvent d'une année universitaire en deux ans...

Olivier

[guiguiche]

OK pour le parcours.
Si tu ne te sens pas à l'aise avec les collégiens, n'oublie pas qu'un élève de seconde n'est jamais qu'un troisième avec 2 mois de plus donc ta situation en philosophie est certainement plus confortable/adaptée en ce qui te concerne.
Vis à vis de la recherche en philosophie (mais je n'y connais absolument rien), c'est sûrement un plus ces études en sciences. Vu de loin, ça me semble plus simple d'y retourner après ce complément de formation mathématique.

[manu_joe]

Si tu ne te sens pas à l'aise avec les collégiens, n'oublie pas qu'un élève de seconde n'est jamais qu'un troisième avec 2 mois de plus donc ta situation en philosophie est certainement plus confortable/adaptée en ce qui te concerne.

Tu vises tout à fait juste. Je suis démasquée

Vis à vis de la recherche en philosophie (mais je n'y connais absolument rien), c'est sûrement un plus ces études en sciences. Vu de loin, ça me semble plus simple d'y retourner après ce complément de formation mathématique.

Oui, dans mon domaine c'est clairement un plus. J'avais commencé à travailler sur la modélisation mathématique de la perception kinesthésique ; les maths et l'informatique y ont une sacrée place. Maintenant il y a un truc qu'il faut savoir sur la recherche en philo : soit on vise un poste dans la matière sur laquelle on bosse (littérature, art, socio, histoire, sciences, etc.) et là il peut y avoir des postes avec un doctorat, soit on vise un poste dans une fac de philo et là il faut être agrégé en plus de docteur (ce qui ne suffit pas tout le temps, j'ai bien vu des anciens normaliens, agrégés, docteurs, en post-doc en tant qu'ater, ayant publié des livres faisant référence et faisant de superbes cours magistraux se retrouver en lycée tellement il y a peu de postes). Évidemment ça ne dépend d'aucune loi, c'est un fait. Et quand on voit le nombre de places à l'agreg comparé au nombre de normaliens, on a vite fait de prendre la tangente. D'autant plus que les programmes changent chaque année. Bref, je me suis toujours dit que si je devais me lancer là-dedans, je quitterais les facs de philo pour aller dans une fac de sciences cognitives. Mais bon Là j'en suis aux maths, et j'ai envie de continuer le plus loin possible sur cette voie.

Je ne dois pas paraître très claire. C'est simplement que je n'ai jamais réussi à choisir entre les maths et la philo. J'ai commencé par la philo par un concours de circonstances, et maintenant que j'enseigne (ce qui était un de mes buts), je peux passer aux maths. C'est toujours très cruel que d'avoir à choisir entre deux choses auxquelles on tient vraiment, et si on peut pas faire les deux à la fois alors il faut commencer par l'une et continuer par l'autre. C'est ce que j'essaie de faire, à un moment de ma vie où c'est peut-être pas l'idéal pour entreprendre tout ça.

Beau parcours !

Merci

Pour avoir repris des études et avoir des copains qui le font aussi, le rythme est souvent d'une année universitaire en deux ans...

C'est un peu ce que j'imaginais. Là le challenge c'est d'avoir la L2 d'un coup, puisque j'avais déjà validé deux modules il y a 5 ans et que les responsables de la formation négocient une validation d'acquis pour les modules de transversale (qui ne peuvent pas se passer en dispense d'assiduité :-?). En gros je n'ai que 6 modules cette année à passer. Mais pour après j'avais pensé à étaler de la sorte (2/1). Simplement, est-ce que ça ne pose pas des problèmes pour un master ? Je pense surtout au passage master 1/master 2 sur dossier, où ça pourrait être un désavantage de n'avoir pas tout validé dans les temps conventionnels ??

Et puisque tu as vécu la reprise d'études, est-ce que tu es passé par ce moment d'angoisse que je traverse à présent quant aux possibilités d'avancer loin ? Beaucoup de personnes m'ont dit qu'après une reprise d'études on allait moins loin que si on les faisait d'une traite. Je sais qu'il ne faut pas faire de généralités, mais je me pose de sacrées questions par rapport à ça.

Encore merci !

Manu

[rebouxo]

Je ne pense pas que cela soit une gêne pour la poursuite d'étude, pour deux raisons. La première est une raison conjecturelle : les facs ont besoin d'étudiants, donc ce qui était vrai à une époque l'est certainement moins maintenant. L'autre raison tient à ton parcours. Quelqu'un qui a déjà fait des études et qui reprend est certainement plus motivé que bon nombre d'étudiant n'ayant pas travailler.

La première raison peut dépendre de l'université : c'est certainement moins vrai à Paris qu'en Province et des spécialité. Dans mon domaine (la didactique des maths) il n'y a aucun problème pour faire un master 2 (ni de niveau en math, ni d'expérience de l'enseignement... ), y compris à Paris 7.

La deuxième raison me semble (enfin si j'étais dans une commission de recrutement :D ) un plus non négligeable, pour un M2. Surtout quand tu connais les étudiants actuels (qui ne sont jamais que des lycéens qui ont 2 mois de plus , voir un chouia plus). Là ou cela risque de te gêner, c'est plutôt au niveau du recrutement dans la recherche ou l'enseignement supérieur. Mais là, cela ressemble plus à de la roulette russe, mais avec un barillet de $1000$ balles, dont $999$ sont pleines.

Olivier